Groupe féminin d'alpinisme de la Région Grand Est
LA RESPONSABLE DU GROUPE
Médine KARA,
Initiatrice au Club Alpin de Strasbourg
Être en montagne peu importe l'activité, mettre en éveil ses sens, respirer l'air frais, s'imprégner des odeurs, savourer le silence interrompue seulement par les bruits émis par la nature et ses habitants, s'émerveiller devant les paysages variés que nous offre la nature, mais pas seulement !
Choisir son projet sportif, s'entourer de passionnés, régler la question logistique et matériel en amont. Sur le terrain, gérer son stress et l'effort personnel, mener son combat parfois dans un milieu hostile, avoir confiance en soi et leader, mais pas seulement!
Observer ses compagnons, être à leur écoute, les encourager, être fédératrice, transmettre ses connaissances et aider ses compagnons à progresser, oui évidemment!
C'est donc pour ces raisons qu'il a été tout naturel pour moi de m'engager auprès de la FFCAM dans mon activité sportive préférée qui est l'alpinisme. Mon expérience sur le terrain m'a fait prendre conscience qu'il y a des réels progrès à faire pour former les femmes pour établir la parité au sein des clubs de la région. Cela à mon sens ne sera possible que si des femmes s'engagent à former d'autres femmes à la pratique de l'alpinisme. Et c'est pour cela qu'est né le CAF Girls Grand Est.
✌🏽Allez les filles! On lâche rien!✌🏽
LA MARRAINE DU GROUPE
Anne BAUVOIS,
Guide de Haute Montagne
En lisant plus en détail la plaquette de présentation du projet CAF Girls Grand Est, j'en apprends plus sur Médine, ses objectifs et motivations au travers de cette initiative. C'est l'occasion d'un retour sur 25 années d'expériences en montagnes, depuis mes débuts en cascade de glace et pentes raides dans les Ecrins, jusqu'aux voyages en escalade ou ski de randonnée partout dans le monde comme guide de haute montagne.
Le chemin parcouru et la place des femmes en montagne a bien changé:
le matériel était seulement pensé pour et par des "golgoths": trop lourd et indestructible comme char d'assaut soviétique). J'ai donc vite appris à coudre, à alléger, modifier, simplifier. C'était d'ailleurs mon métier d'ingénieur produit pour un fabricant de matériel d'alpinisme. Pour les femmes, un sac plus léger, c'est moins de fatigue.
Ensuite pourquoi prendre la tête de cordée? J'ai grandi dans le Vercors, skis aux pied l'hiver et ballades en moyenne montagne l'été. Le Mont Aiguille m'a nargué pendant 17 ans, j'ai voulu savoir comment c'était là haut, d'abord en suivant les garçons. Comme je suis assez têtue, et à force d'aller en montagne hiver comme été, j'ai acquis l'expérience suffisante pour devenir guide. Je m'attendais à être rudement mise à l'épreuve à l'Ensa. Je l'ai été, à égalité avec les garçons: sans avantages ni discrimination. Martine, Sylviane, Françoise et Nathalie avaient déjà ouvert la voie!
Comme jeune guide, en revanche, je me souviens que les autres cordées (du club alpin d'ailleurs) s'adressaient souvent à mes clients (hommes) au sujet de l'itinéraire. Les clients se retournaient alors vers moi en souriant: "demandez à notre guide". Et là "un blanc".Choc de culture visiblement... Une autre fois, un garçon arrive avec un sac minuscule en annonçant fièrement son temps de montée "record" au refuge...sa copine arrive 30 minutes après avec un sac énorme: le gars grelottait car c'est elle qui portait sa doudoune et le réchaud.
Aujourd'hui les femmes guides sont plus nombreuses, les filles sont aussi fortes que les garçons en escalade. Elles ont aussi d'autres motivations et stratégies. Il est naturel qu'elles veuillent aller en montagne, décider de la course, de l'itinéraire et gérer les risques.
C'est une belle initiative que la FFCAM forme des filles à être autonomes!
LA PROMOTION 2024 - 2025
Carine, 32 ans, originaire de Dambach-La-Ville
Mes premières sorties dans les couloirs du Hohneck et la cascade de glace n'ont fait que renforcer mon intérêt pour cette discipline.
C'est une aventure remplie de partage et d'émotions fortes avec la cordée.
Le CAF Girls est pour moi une opportunité de progresser et de partager ma passion et mon émerveillement pour ces montagnes.
Cécile, 30 ans, alsacienne
Karina, 32 ans, strasbourgeoise
Louise, 28 ans, Vosgienne de cœur
Sarah, 26 ans, Saint Martin d'Héres
Nadège, 27 ans, mulhousienne