15 Juin 2025
WEEK-END à CHAMONIX avec L’association RIEN K’ELLES - Du 13 au 15 juin 2025
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Après avoir partagé une première journée de randonnée en juin 2024 avec les femmes de l’association Rien K’Elles, nous avons décidé de renouveler l’expérience cette année à Chamonix mais cette fois sur un weekend.
Le programme est riche et alléchant : Samedi, visite du sommet de l’Aiguille du Midi, puis randonnée depuis le Plan de l’Aiguille jusqu’à la Gare du Montenvers. Dimanche activité yoga et escalade aux Gaillands. Bien sûr, la visite de Chamonix, capitale de l’alpinisme sera incontournable. Certaines profiterons même de l’occasion pour aller à aux Thermes.
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Plutôt que de développer point par point le déroulement des activités comme le ferait une initiatrice en alpinisme, quoi de mieux que de laisser les femmes nous relater à leur manière leur expérience. Quel étonnement en lisant leur récit… Je vous laisse vivre l’expérience avec elles.
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Rien qu’Elles, au sommet de la résilience
Ce week-end à Chamonix, nous étions vingt-cinq femmes, franco-kurdes, réunies par un lien discret mais indestructible : celui de notre histoire, de nos racines, de notre sororité. Nous faisons toutes partie de l’association Rien K’Elles, et c’est ensemble que nous avons pris de la hauteur — au sens propre comme au sens symbolique.
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L’Aiguille du Midi nous attendait, fière et glacée, dressée comme un monument de silence et de lumière. À 3 842 mètres, là-haut, le monde semblait s’effacer. Il ne restait que le ciel, le vent… et ce vertige; pas seulement celui du vide, mais celui, plus profond, de l’émotion. Certaines d’entre nous n’avaient jamais vu tant de neige. D’autres n’avaient jamais quitté la plaine. Et soudain, nous étions là. Petites, vulnérables, émerveillées. Et pourtant immenses, parce que debout, ensemble.
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Puis vint la marche. Une randonnée vers la Mer de Glace. Et ce fut une autre ascension, plus intérieure, plus intime. Chaque pas pesait. Les souffles se faisaient courts. Les jambes tremblaient. Mais jamais aucune ne fléchit seule. Une main se tendait. Une voix kurde s’élevait. Un rire, une anecdote, une chanson pour alléger l’effort. Et, comme toujours, la chaîne invisible entre nous se resserrait. Une à une, nous nous portions. Car même lorsque le corps vacille, l’esprit kurde, lui, ne plie jamais.
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Face à ces paysages alpins, grandioses et silencieux, nous avons revu les montagnes de nos parents. Celles du Kurdistan. Ces montagnes que nos mères, nos pères ont traversées dans la peur ou dans l’espérance, fuyant la guerre, portant leurs rêves comme des enfants trop lourds. Aujourd’hui, c’est nous qui marchons. Filles d’exil et de liberté. Héritières de deux pays : l’un, ancien, blessé, mais vivant en nous comme un chant sacré ; l’autre, cette France, qui nous a donné un sol et des mots pour dire l’avenir.
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Quand le train nous a redescendues dans la vallée, nous n’étions plus tout à fait les mêmes. Quelque chose en nous avait bougé, s’était ancré, s’était révélé. Une certitude. Celle d’être unies. Inébranlables. Invincibles. Et plus vivantes que jamais.
Ce jour-là, nous ne faisions qu’une.
Rien k’elles .
Rien que Nous.
Ecrit par Zelal et Seyhan
REMERCIMENTS :
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