29 Juin 2025
Alpinisme du 27 au 29 juin 2025 à la cabane des Dix en Suisse
/image%2F3201990%2F20250721%2Fob_acbfe4_1752483672655.jpg)
Départ vendredi matin de Strasbourg, on termine en hâte les mails professionnels et autres réunions en visio pour s'engager dans l'enfer des bouchons suisses... Nous arrivons au barrage de la Grande Dixence dans le Val d'Hérens, immense retenue d'eau qui se dresse devant nous et annonce les mètres de dénivelé positif que nous allons devoir avaler avant de rejoindre l'objectif du jour : la cabane des Dix. Le petit téléphérique du coin nous aidera pour les 200 première mètres, puis nous partirons le long des eaux bleues avant de rejoindre les prairies fleuries, en croisant marmottes, bouquetins...
/image%2F3201990%2F20250721%2Fob_53626b_1752483672664.jpg)
Le paysage devient plus austère ensuite, nous rejoignons la moraine du glacier, les sommets se découvrent autour de nous. La motivation d'un bon repas nous fait avancer, et c'est vers 20h30 que nous arrivons à la fameuse cabane. Le repas a été très copieux, puis nous profitons d'un petit temps calme pour analyser la course du lendemain : le Mont Blanc de Cheilon (3870m), pyramide massive et compacte que l'on peut admirer de notre fenêtre.
Réveil 4h, pour un départ un peu avant 5h, sac sur le dos : la première étape, le col de Cheilon, à portée de regard, un peu plus loin pour nos jambes pas réveillées du matin. Les topos annonçaient un passage facile enneigée, mais même en ce début de saison, il s'agit de trouver son chemin entre la caillasse et les névés. La forme et le moral de l'équipe semble bons jusqu'à cette étape-là.
/image%2F3201990%2F20250721%2Fob_a457b6_1752483672645.jpg)
Nous entamons une petite arête rocheuse, mais progressivement la distance se creuse entre les deux cordées. La fatigue et quelques soucis de santé auront raison de Karina et Morgane, qui décident, une fois arrivées au milieu de l'arête de rebrousser chemin. De notre côté nous poursuivons donc avec Chloé, puis arrivons à un point de décision : soit passer sur l'arête suivante, qui semble un peu branlante, ou poursuivre sur une pente de neige qui se redresse un peu sur sa portion finale.
Nous choisissons la seconde option, en omettant complètement la remarque du topo qui relevait la présence de "glace vive en fin de saison". Au fil de la progression, Chloé, qui a pris la tête, ralentit : la couche neigeuse s'amincit et laisse apparaître une belle glace... Il est donc temps de brocher ! C'est avec calme et concentration qu'elle passe cette longueur, à renfort d'un deuxième piolet et quelques points d'ancrage.
/image%2F3201990%2F20250721%2Fob_df508f_1752483672683.jpg)
Morgane et Karina, de retour au col, auront suivi avec attention notre sortie de cette partie en glace. Nous rejoignons de notre côté le haut de l'arête et arrivons dans une neige molle, dans laquelle on s'enfonce volontiers, puis traversons le glacier pour rejoindre le col qui sépare les deux sommets (été/hiver). Ayant pris plus de temps que prévu, c'est vers le sommet d'hiver, le plus proche que nous basculons : la vue est splendide, et nous en profitons pour manger un petit bout face au Cervin et ses compères... Et c'est parti pour une longue descente, en glace cette fois-ci, où il s'agira de contourner soigneusement séracs et crevasses, puis une longue traversée sous le soleil qui tape fort ce jour, avant de rejoindre le col du matin et revoir enfin la cabane. Après près de 10h de course nous sommes heureuses d'enlever nos chaussures et rejoindre les copines, qui ont suivi un temps notre ascension depuis le col.
/image%2F3201990%2F20250721%2Fob_43e0b7_1752483672702.jpg)
L'ambiance est chaleureuse à la cabane, nous profitons du moment pour revoir quelques manipulations (relais/mouflage/noeuds...) avant le repas du soir.
Réveil un poil moins matinal ce dimanche : nous décidons de partir vers 5h30 pour aller crapahuter vers le sommet de la Luette (3548m). Ce matin le réveil est plus difficile pour Cécile et Chloé, mais Karina et Morgane ont bien envie d'aller faire monter un peu le cardio et découvrir la vue que nous réserve ce sommet. Nous nous encordons à nouveau, et partons pour quelques lacets dans la neige, le soleil est encore de la partie aujourd'hui, pas un nuage à l'horizon. Le glacier est à peu près en bon état, découvert par endroits, peu crevassé, seulement quelques coulées sur les bords. C'est beau, c'est agréable, le rythme est régulier, nous y trouvons toutes notre compte et arrivons après 3h d'effort au sommet !
/image%2F3201990%2F20250721%2Fob_0e7fbd_1752483672692.jpg)
Nous profitons de la descente pour refaire un mouflage grandeur nature, avant de retrouver nos affaires dissimulées à côté d'un caillou. Il est déjà temps de quitter ce coin de paradis pour rejoindre la vallée : nous tenons un bon rythme, mais la portion le long du barrage semble interminable... Contentes d'arriver à la voiture, Chloé, qui nous parle de Röstis depuis le début du WE, nous convainc de nous poser en terrasse pour reprendre un peu d'énergie et profiter de la gastronomie locale.
/image%2F3201990%2F20250721%2Fob_1f4529_1752483672674.jpg)
En conclusion, un très beau WE, qui nous a permis de découvrir une nouvelle vallée (et quelques nouvelles idées de course par la même occasion ?) dans une chouette ambiance, formatrice à souhait... une virée en montagne comme on les aime. Un grand merci à Morgane et Chloé pour l'encadrement !
Ecrit par Cécile