Groupe féminin d'alpinisme de la Région Grand Est
2 Février 2020
UN WEEKEND EN BELLEDONNE
Nous avions programmé un weekend d'alpinisme en Belledonne du 25 au 26 janvier 2020, mais voilà je dois participer à l'assemblée annuelle nationale du Club Alpin Français qui a lieu à Tours. Alors je propose aux CAF Girls de décaler la sortie, franchement sans trop d'espoir ! Je me disais qu'elles avaient certainement prévues d'autres activités. Surprise elles valident le weekend suivant. Seule Rose-Marie n'a pas pu venir à cause d’une contrainte familiale.
Avant de partir, je surveille la météo mais Il a beaucoup neigé durant la semaine. Comme nous avions l'intention de faire de l'alpinisme du côté de Casserousse, Maryse prévoit le logement du côté de Chamrousse. Je propose de prendre les raquettes ou les skis de randonnée car vu la quantité de neige qui est tombé l'alpinisme risque d’être compromis.
Anaïs, Yaëlle et notre CAF Boy préféré qui s'incruste à toutes nos sorties prennent la route le vendredi après-midi. Maryse, Maëlle, Julie et moi partons le vendredi soir. La bonne humeur nous accompagne tout le long du trajet. Nous arrivons un peu fatiguées. Il faut dormir sans traîner car il va falloir se réveiller très tôt samedi pour profiter de la matinée qui promet d'être ensoleillé. Mon amie Cécile qui habite à Saint Martin d'Uriage nous rejoint pour la journée. Elle connaît très bien la région car elle y pratique beaucoup le ski de randonnée.
Après un bon petit déjeuner, nous voilà embarqué dans nos voitures, pour rejoindre le parking du Bachat Bouloud. Nous, nous équipons, les skieurs chaussent déjà au début du chemin et les marcheurs préfèrent garder les raquettes sur le sac car le chemin est bien tracé. Le temps est magnifique, le soleil est au programme, a tel point que je me suis retrouvé en brassière ! Nous avons du mal à avoir le même rythme de progression. Je m’arrête de temps en temps pour attendre le reste du groupe, mais pas de panique derrière moi il y Kevin le co-encadrant et Yaëlle qui a un bon sens de l'orientation. Qu'importe ! nous avons quand même réussit à nous séparer. En effet alors que nous sommes monté directement à la station de ski de Chamrousse, notre trio a pris l'accès à Casserousse par le Lac Achard. Ce n’est pas grave ! au final on s'est retrouvé à la Station de ski. D'ailleurs leur chemin semble-t-il était très joli et moins fréquenté.
Le temps se gâte, nous décidons de boire un verre au restaurant de la station. Il y a plein de monde, nous sommes nombreux, et nous avons quand même réussi à trouver une place. Après avoir profité de la chaleur du restaurant difficile de repartir. Certaines filles veulent rentrer…. Que faire ? Je propose à 2 ou 3 personnes maximum de tenter de faire quand même un couloir de neige. Je ne suis pas certaine que ce soit praticable et il vaut mieux être en nombre réduit. Ça tombe bien il n'y a que Kevin et Maryse qui sont motivés. Maëlle, Anaïs et Cécile veulent faire une descente à ski et c'est compréhensible. Julie et Yaëlle prennent la télécabine de descente.
Nous redescendons la piste noire de ski où nous croisons quelques skieurs. Je commence à chercher quelques lignes praticables et plus particulièrement celle du couloir de la Cheminée mais j'ai très vite compris qu'il faut bricoler car les pentes sont gavées de neige et si on veut éviter les avalanches il va falloir faire un peu de dry-tooling. Alors que j'attaque le couloir avec Maryse on voit arriver un pisteur. Il nous indique qu'il ferme la piste noire à cause des risques d'avalanche. Cela me conforte dans mon choix de rester dans les rochers. Kevin grimpe en solo non loin de nous et je lui demande d'être prudent.
On brasse dans la neige fraîche puis je me retrouve dans du rocher où les plaquages de glace se dérobent sous mes pointes de crampons, de quoi donner des sueurs froides à Maryse. C'est un bon pas de dry qui me permet de surmonter la difficulté. L'avantage de l'alpinisme en Belledonne c'est qu'il y a suffisamment d'arbres pour faire de bons assurages. Maryse me rejoint en toute sécurité. Le reste de notre couloir sera bien plus simple à grimper avec quelques pas d'escalade faciles. On croisera Kevin qui est resté un peu bloqué par le manque de portance de la neige et l'absence de sous-couche.
La météo s'est de plus en plus dégradée. Arrivés au sommet on ne voit plus aucun skieur, le vent souffle très fort et on craint que les remontées mécaniques soient fermées. La chance est avec nous, et c'est dans la télécabine qui nous redescend que nous pensons à la douche et au bon restaurant qui nous attendent.
Le lendemain la pluie et la grisaille sont au rendez-vous et nous décidons de rentrer. La montagne c'est aussi savoir renoncer quand il faut. Nous recevons un message de notre président de club pour savoir si tout va bien, et j'ai pu le rassurer.
Malgré le mauvais temps nous avons été très heureuses d'être ensemble à nouveau et de partager ce weekend dans des conditions pas toujours faciles.
Ecrit par Médine