Corse Aiguille de Bavella : la voie Scuzzuletta à la Punta Macau (1345m)

LA CORSE - LES AIGUILLES DE BAVELLA

10 août 2021, la voie Scuzzuletta à la Punta Macau à 1345m d'altitude

Et c’est parti pour une nouvelle journée de grimpe en trad’ dans les aiguilles de Bavella !

Notre grande voie du jour s’appelle « Scuzzuletta », et comporte ces trois longueurs :

L1 : 5b+, avec un beau départ en cheminée qui m’inspire bien ! Je m’élance donc dans la première longueur, qui me donne déjà du fil à retordre pour réussir à passer avec mon sac à dos… Heureusement que ma super binôme du jour, Caro, a pu me donner un petit coup de main pour l’aplatir sur mon dos afin que je puisse continuer à progresser, et me sortir de là !

Deux coinceurs et une sangle plus tard, je me remets enfin debout sur mes pieds, et je me retrouve avec plaisir sous un magnifique toit de tafoni, qui me permet de poser une sangle en tête d’alouette bien placée, avant d’aller rejoindre l’arbre que l’on pensait toutes salvateur, mais qui au final s’est avéré être quand même un peu gênant pour passer à l’étape suivante… !

Je m’y accroche donc en mode « paresseux », et fini par tirer comme une bourrine sur mes bras, pour réussir à m’extirper de cet arbre coincé !

A peine le temps de souffler, que c’est déjà l’extase au moment de lever les yeux sur ce qui m’attend : Une multitude de tafoni, dans un magnifique mur d’écailles vertical !

Je continue donc à me frayer un chemin avec plaisir dans ce somptueux caillou, posant quelques sangles à droite à gauche, et un friend avant d’arriver au premier relais, où je retrouve Anaïs, qui est déjà en train d’assurer Médine dans la deuxième longueur.

Je confectionne donc mon relais à côté d’elle avec des sangles, et je fais monter Caro !

L2 : 5b, Caro s’y élance avec aisance, je la trouve très à l’aise, elle grimpe vite et bien, jusqu’à un moment où elle me demande au talkie un peu de mou pour désescalader. Je vais vite comprendre pourquoi au moment de grimper à mon tour : nous avons toutes les deux voulu suivre une belle voie de tafoni sur le mur où nous étions, alors qu’il fallait en fait traverser et aller à droite dans une grosse écaille… Mais je m’en suis aperçue trop tard, quand je n’ai plus trouvé de prises dans ma voie et que je voyais les points que Caro avait posés vers la droite… Donc désescalade pour moi aussi, sauf que je termine dans un sapin dont les épines étaient très piquantes, et rentraient particulièrement facilement dans la peau…

Je retourne donc dans ma voie, et à ce moment-là Jean-Marc arrive au pied de cet arbre, et me demande pourquoi il a vu le sapin s’agiter dans tous les sens et pourquoi je suis encore là… Je lui explique donc la situation, et il se met à exploser de rire, en me disant plus tard que c’est la première fois qu’il voyait quelqu’un se tromper d’itinéraire… en second ! ha ha, j’ai le chic pour ces choses-là !

Je continue donc à grimper dans l’écaille où Caro avait posé ses protections, jusqu’à la retrouver au second relais ! Je la félicite d’avoir grimpé en tête cette longueur, où je me suis bien fait peur à la désescalade ! Elle me dit qu’elle aussi a eu peur, et que cette escalade lui a puisé toute son énergie et son capital mental !

L3 : 5b, Gros câlin de réconfort au relais, et c’est reparti pour moi : dernière longueur en tête !

J’ai aussi pas mal épuisé mon quota de mental depuis le début de ce séjour en Corse, mais j’ai hâte d’en finir alors je m’aide en tirant à la dégaine posé sur la seule plaquette de la voie pour passer un surplomb en traversée. Quelques protections et zigzags plus tard, j’arrive enfin au sommet !

Une fois tous réunis, nous profitons de la magnifique vue que nous offre le point culminant de la Punta Macau, avant de redescendre sur la voie sportive équipée d’à côté, en trois rappels !

Et voilà pour cette journée ! Suite au prochain épisode… !

Ecrit par Julie GENEE