Groupe féminin d'alpinisme de la Région Grand Est
3 Février 2019
Les deux CAF Girls Grand Est sont dans le Tyrol autrichien
Le réveil sonne, il est 5h, je bois mon café, j’enfile mon survet’, je tartine mes sandwichs et déjà il est l’heure de partir retrouver les covoitureurs à Illkirch. C’est enjouée que je pars à la rencontre du groupe de perfectionnement alpinisme encadré par Ozan.
Ca y est, c’est parti, nous sommes 8 : Médine, Rose Marie, Ozan, Gilbert, Michel, Kevin, Philippe et moi pour un départ groupé en direction le Tyrol. Ah non ! Wait, faux départ, petit retour en arrière, il faut prendre de l’essence avant !
Cette fois c’est la bonne, en route pour traverser le Bade-Wurtemberg en Allemagne. Le paysage défile, les pauses café et ravitaillement se succèdent entre deux somnolences. Le GPS indique 5h39 de route mais c’est sans compter les bouchons en accordéons au sortir des tunnels autrichiens. Peu importe, l’ambiance est à la rigolade et l’idée de bientôt gravir une cascade de glace nous rend heureux. On échange nos diverses expériences, et je me rends compte qu’en réalité, j’en ai fait qu’une seule fois dans ma vie, à Chamonix il y a deux ans. Mais cela ne m’effraie pas et j’affirme que je vais assurer et j’envisage même déjà les grandes voies ! Sure d’elle la fille n’est-ce pas ?
Il est 14h, nous rejoignons notre secteur, la cascade de Kiezgarten.
Nous tentons de garer les voitures sur le bord de route de manière à ne pas être coincé en repartant. Nous nous équipons à la hâte et nous repérons le petit sentier enneigé qui nous amènera à notre objectif !
Curieux et excités nous avalons ce chemin pour découvrir de superbes cascades de glace ! L’une d’elle est particulièrement énorme, au format d’une gigantesque stalactite suspendue en équilibre à une centaine de mètres au-dessus de nos têtes.
Médine à Kiezgarten
Nous nous dispersons en équipe et je pars suivre Médine dans l’ascension de la première cascade de la journée. Je l’observe gravir cette cascade cotée en 5 et je me surprends à penser que ça n’a pas l’air si difficile ! C’est précisément en observant les professionnels que l’on croit toujours que c’est facile ! L’aisance de Médine et son agilité me fascinent et je n’ai qu’une hâte, recopier sa gestuelle lorsque ce sera mon tour !
La moulinette installée, je peux m’élancer ! Je m’avance pour démarrer l’ascension et je m’aperçois très rapidement que je ne vais pas être aussi élégante sur la glace que Médine, bien au contraire. Je découvre, pour ne pas dire redécouvre la sensation des crampons qui se plantent à la verticale dans la glace, « baisse les talons ! » me conseille Médine, je m’exécute. Le principe de la position des pieds une fois acté, qu’est-ce que je fais de mes piolets ? Ils ne s’accrochent pas aussi bien que je le voudrais dans cette glace dure qui s’effrite et fouette mon visage à chaque coup de piolet. Ca n’a rien à voir avec les couloirs d’alpinisme auxquels je me suis accoutumée dans les Vosges ! Non, là aussi la gestuelle est bien différente ! « Prends de l’élan avec le coude et libère la tension du poignet pour que le piolet s’enfonce dans la glace » me conseille-t-on. Ok facile à dire… en suspension sur mes pieds que je ne sens pas très surs, je gigote dans mon baudrier. Ma première expérience fut sportive ! Je me fatigue très vite, la cascade est longue et je ne veux pas me blesser. Je décide donc de redescendre à la moitié de la voie.
Maryse à Kiezgarten
Ce n’est pas grave, je reste encore un peu dans l’observation et je constate que mes comparses sont à l'aise. C’est un délice de les voir prendre du plaisir à grimper tels des spiders man tout terrain.
Je retente ma chance sur une autre voie, plus petite cette fois. Je garde en tête tous les conseils et j’y vais ! Portée par l’adrénaline et les encouragements, j’atteins le relais ! La bienveillance, les encouragements, les conseils alternent toutes nos courses !
La nuit commence à tomber, on décide de plier les affaires et de reprendre la route en direction de notre logement situé à Haiming. Une grande maison où Maria nous accueille à bras ouvert ! Le confort et la chaleur du lieu présagent une belle nuit de sommeil. Le temps de prendre les douches et l’apéro puis nous nous dirigeons vers une pizzeria qui est à 50m de notre maison. Quel festin ! D’énormes pizzas nous sont servies, que l’on engloutit entre deux éclats de rire et d’histoires drôles sur un fond d’enthousiasme et de bonne humeur lissé sur la journée.
De retour à notre logement nous nous réunissons pour prendre une dernière tisane et consulter le guide des topos pour choisir notre prochain terrain de jeu.
Maryse à Taschachschlucht
Réveil dimanche matin 7h, tout le monde s’active pour être le plus tôt possible sur les voies. On décide d’aller à Ochsengarten. On passe les modalités de courtoisie et nous partons en direction des nombreuses cascades du site.
Nous traversons les vallées enneigées, très enneigées même, stop ! On a perdu de vue la seconde voiture ! Les aléas de la météo autrichienne nous obligent à attendre la seconde équipe qui s’est embourbée dans la neige qui ne cesse de tomber. Le chasse-neige et le tracteur que nous croisons et équipés d’énormes chaînes nous font pressentir que le chemin pour arriver aux cascades. Tom Rider, Atlantis, Ghostbusters, Rinne, Mixedgart et Sir Max risquent de nous prendre un peu plus de temps que prévu. Finalement les parkings n’étant pas déneigés, seule 3 voitures avaient réussi a trouvé une place, nous passons au plan B en empruntant la vallée de Pitzal en direction de la cascade de Taschachschlucht. Atchoum !
Nous arrivons enfin au parking, le soleil se fait une place et nous amorçons le chemin d’approche. Comment aurais-je pu imaginer qu’à côté d’une route se trouve un paradis blanc sortie tout droit de l’imaginaire de ….
Nous suivons une trace dans la neige, les yeux rivés sur ces formes irréels qui ressemblent a d’énormes champignons recouvert de crème chantilly. Nous passons devant des cascades artificiels couleurs turquoise, aussi massive qu’extraordinaire. D’ailleurs leur dénomination « cigare » leur correspond pas au vu des couleurs qu’elles portent.
Nous nous arrêtons devant une énorme falaise de glace, notre terrain de jeu pour la journée.
Les montées se succèdent, les sourires s’affranchissent, les grimpes en tête s’exécutent et au fur et à mesure, proportionnellement au plaisir, s’accroit l’assurance de gravir cette glace.
La journée passe trop vite, il est déjà l’heure de repartir.
Nous retraversons cette forêt enchantée sortie tout droit de l’imaginaire de la reine des glaces, les étoiles plein les yeux, le sourire tatoué pour les 10 prochaines heures
Ecrit par Maryse